Il y a très longtemps de ça, vivait près d'un village au cœur de l'inde, un vieux jardinier solitaire, qui veillait à un verger aux arbres splendides couverts de fruits. Le vieil homme faisait commerce de ses récoltes et échangeait, à qui voulait, une corbeille de fruits, contre un verre d'eau. Pendant de longues années, les villageois, comme le vieux jardinier, trouvèrent leur compte à cette pratique sans qu'aucun ne cherchât jamais à tromper l'autre.
Pourtant, un jour, un villageois, plus avisé que les autres, s'aperçut que rien ne l'empêchait d'aller cueillir les fruits directement sur les arbres, sans avoir pour autant, besoin de donner un verre d'eau au vieux jardinier. Il en informa tout le village et chacun prit l'habitude d'aller directement cueillir les fruits dans le verger, sans rien donner en échange au jardinier.
Les choses allèrent ainsi pendant un certain temps, jusqu'au jour où il n'y eu plus assez de fruits dans le verger pour tous les villageois.
Les arbres paraissaient mourants, leurs feuilles étaient devenues jaunes et leurs branches ne produisaient plus aucun fruit.
Les villageois s'en allèrent trouver le vieux jardinier et se plaignirent du fait.
-Jardinier, ton verger ne donne plus aucun fruit. Nous voulons des fruits.
-Je ne peux rien pour vous, répondit le jardinier
-Mais nous avons besoin de fruits, insistèrent les villageois.
Alors le vieux jardinier leur expliqua qu'il ne peut y avoir de fruits sans nourrir les arbres. Il leur expliqua que chaque verre d'eau que les villageois lui donnait par le passé servait à arroser les arbres du verger et qu'aujourd'hui plus personne ne prenant la peine d'arroser le verger les arbres se desséchaient et ne donnaient plus de fruit. C'était là la conséquence de l'inconscience des villageois qui avait cru qu'un arbre fruitier peut produire autant de fruits qu'il en est besoin sans rien lui donner en échange.
Il en va de même aujourd'hui avec l'industrie du disque. Il est si facile de nos jours de céder à la tentation de se servir directement dans le verger, d'aller télécharger toutes les musiques qui nous plaisent sans rien donner en échange.
Chaque téléchargement est une goutte d'eau qui n'ira plus jamais apporter de vie aux arbres du verger. Chaque téléchargement est une goutte de sève qui est prise à la source de la création et affaiblit les artistes.
Engageons nous à faire notre part du chemin en refusant de participer à l'assassinat de la musique par clics interposés.
Imaginez ces millions de petits clics qui tous les jours viennent du monde entier picorer le cœur de la musique. Il finira c'est sur par ne plus battre.
Ca ne dépend que de nous.